Nouvelle d’Horreur Rétro: La Malédiction de Cajamarca

Nouvelle d’Horreur Rétro: La Malédiction de Cajamarca

Ils sont venus avec des armes, des grenades, et des certitudes. Des hommes durs, des tueurs de métier. Ils pensaient que la jungle les craindrait.

Mais la jungle… elle se souvient.

Cajamarca n’est pas un lieu. C’est une mémoire. Une plaie ouverte dans le temps, gardée par des ombres que nul ne peut corrompre.

Ils ont ri de la malédiction. Ils ont méprisé les anciens. Et un à un, ils ont payé.

Écoute bien, voyageur. Cette histoire n’est pas celle d’un trésor perdu. C’est celle d’un avertissement ignoré.

Et comme toujours, ceux qui refusent d’écouter… finissent par disparaître.

Et Le Gardien des ténèbres se mit à lire l’histoire.

La Malédiction de Cajamarca

Pete Nason était satisfait des quatre hommes assis face à lui dans la petite cabane. Des tueurs impitoyables, prêts à tout pour de l’argent. Des soldats de fortune ayant bourlingué aux quatre coins du globe.

Jack Griffin avait participé à deux révolutions en Amérique du Sud.
Al Nefsky avait formé des troupes pour un seigneur de guerre en Mandchourie.
Charley Barnes avait fait naviguer des bateaux remplis d’esclaves en mer Rouge.
Et Hugo Demister, lui, avait des armes pleines d’encoches…

— On démarre demain matin, annonça Pete. On a assez d’équipement moderne pour faire face à ces indigènes. Dans une semaine, la statue de diamant de Cajamarca sera à nous. Elle vaut… environ quatre millions.

— Et le professeur ? demanda Jack. Il est aussi naïf que ça ? Il va pas se poser de questions en nous voyant avec des mitraillettes et des grenades ?

Pete éclata d’un rire gras.

— Ces professeurs vivent dans leur bulle. Lui, il cherche le temple d’Atahualpa. Chico, le vieux guide, va l’y emmener — enfin, c’est ce qu’il lui a dit. Ils sont notre couverture. Une fois à une semaine de marche, on bifurque vers le village. On fait un raid, on massacre les locaux… et on devient riches. Simple, non ?

— Juste un truc me chiffonne, dit Al Nefsky. Les indigènes parlent d’une malédiction qui protège la statue. Elle aurait empêché Pizarro de la voler. Ceux qui essaient de la prendre meurent violemment.

— Même le diable me ferait pas peur, cracha Pete. Ce sont des histoires pour effrayer les curieux. Allez dormir, on part à quatre heures.

Le professeur Leonard Bogart, mince, grand, vieillissant, avançait aux côtés de Chico. Il ignorait les cinq hommes armés qui s’étaient greffés au groupe. À midi, tous s’arrêtèrent pour manger.

— Dites-moi, messieurs, demanda-t-il, pourquoi êtes-vous armés comme pour une guerre ? Moi, en vingt ans de fouilles, je n’ai jamais porté d’arme.

— Mission secrète pour le gouverneur local, répondit Pete. Désolé, on ne peut pas en dire plus.

Chico, pieds nus, portait une couverture sur l’épaule et des provisions pour deux. La marche reprit, et le soir, ils campèrent dans une clairière sombre, bercés par les bruits inquiétants de la jungle.

— Ce professeur n’est pas si idiot, glissa Charley. Il sait qu’on prépare quelque chose. Qu’est-ce qu’on fait de lui et du guide ?

— On les garde jusqu’à la sortie de la jungle. Ensuite… un accident commode.

À trois heures du matin, un cri atroce retentit. Une lampe s’alluma : un énorme serpent glissait sur le sol. Pete le mitrailla, le réduisant en lambeaux. Mais trop tard. Jack Griffin était mort, marqué par les crocs du serpent.

— Peut-être bien la malédiction, murmura Al.

Pete gronda :

— Soyez pas idiots. C’était juste un serpent. On monte la garde en alternance désormais.

Nefsky prit le premier tour. Assis contre un arbre, près du feu, il vit soudain… une créature flottante, au corps de lion et au museau félin. Il saisit une grenade. Elle explosa dans sa main — déchirant son visage, son torse, sa vie.

Au matin, ils l’enterrèrent. Le professeur, nerveux, proposa de se séparer.

— À moins que tu veuilles un coup de feu, répliqua Pete. Toi et ton guide restez avec nous.

Sous la pluie, ils marchèrent sans pause. Le soir, Chico se fit encore menacer. Hugo, armé de deux revolvers, surveillait la jungle. Une étincelle toucha son manteau — il s’embrasa en quelques secondes, hurlant dans les flammes.

Charley resta hébété :

— Cette étincelle n’a pas pu l’enflammer comme ça… de l’huile, peut-être… ou alors… la malédiction.

— C’est juste un accident, répliqua Pete. Il ne reste plus que nous deux. Il va falloir faire gaffe.

Pete et Charley, épuisés, sursautaient au moindre bruit de feuilles. Charley sortit sa flasque :

— J’ai gardé ça pour mes nerfs.

Il la but. S’étouffa. Et s’effondra, mort.

Pete renifla le contenu.

— Aucune odeur de poison… Peut-être son cœur, souffla le professeur.

— Peu importe, gronda Pete. Je vais vous tuer, vous et le guide.

Il appuya sur la gâchette. Rien.

Chico, vif, lança un couteau. La lame transperça le cœur de Pete.

— Il fallait que ça se termine ainsi ? demanda le professeur.

— Oui, répondit Chico. Ils vous auraient tué… et mon peuple ensuite. C’était mon devoir de faire respecter la Malédiction de Cajamarca. Maintenant, je vous mènerai aux ruines. Mes gens vous aideront à creuser.

— Je savais que tu cachais la statue dans ta couverture depuis le début, dit le professeur. Mais tu ne m’as jamais voulu de mal.

— Parce qu’en toi, il n’y avait que du bien, conclut Chico.

FIN

Cette histoire est inspirée d’un texte publié dans Strange Fantasy #10 (Farrell Comics, Février 1954).

Vincent Deroy

Depuis août 2012, je fouille sur le web à la recherche des cas paranormaux les plus étranges pour le site www.paranormalqc.com dont je suis le Rédacteur en chef. J'ai toujours aimé les dessins-animées et les bandes-dessinées et je vous présente mes créations et mes coups de coeur.
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