Nouvelle d’Horreur Rétro: Le destin au volant
Dans les profondeurs de la nuit éternelle, bercée par l’éclat vacillant des flammes, Le Gardien des Ténèbres se tenait là, silhouette voûtée et ombragée, son regard de braise fixant les éclats rougeoyants de son foyer, au cœur de son sinistre manoir. Sa voix, rauque et menaçante, fendit l’air telle une épée tranchante :
« Tommy Malloy était rapide. Qu’il s’agisse d’un dollar, d’une dame ou d’une voiture de course, il savait toujours comment agir. Mais jamais il n’aurait imaginé qu’un jour, il conduirait cette voiture directement hors de la réalité et vers le domaine sombre et malheureux des Ténèbres, d’où nul homme ne revient jamais. Car un homme ne peut vivre lorsque une partie de lui est perdue, même si cette partie est morte et enterrée depuis longtemps. Voici donc l’histoire étrange et incroyable de l’âme perdue… et du bras qui est revenu. »
Chapitre 1: Le Bras Perdu
Tommy Malloy, vêtu d’un costume en tweed aussi défraîchi que ses souvenirs, se trouvait là, au milieu d’un cimetière lugubre. Le vent glacial gémissait dans les branches tordues des vieux chênes, et la lune, jaune comme un œil malade, l’observait d’en haut.
Autour de lui, des ombres grotesques se mouvaient : des goules, des créatures cauchemardesques à mi-chemin entre les zombies et les démons. Leurs doigts maigres et crochus l’agrippaient, l’empêchant de bouger, tandis que l’une d’entre elles creusait frénétiquement. Les grincements de la pelle dans la terre s’alignaient avec les battements précipités du cœur de Tommy. Et puis, comme un trophée funeste, la goule leva un petit cercueil.
Tommy se débattait, mais il était impuissant. Ses yeux se posèrent sur le petit cercueil avec une terreur indicible. Une partie de lui savait ce qu’il y avait à l’intérieur, mais l’autre refusait d’y croire.
Les goules ricanèrent, leurs rires rugueux résonnant comme des cloches fêlées dans la nuit. L’une d’elles ouvrit lentement le cercueil, dévoilant un bras desséché mais étrangement familier. La peau flétrie semblait murmurer des souvenirs d’une autre vie.
— MON BRAS ! hurla-t-il, une lueur presque animale dans le regard. « RENDEZ-MOI MON BRAS !
Au moment où Tommy voulut crier à nouveau, les goules et le bras disparurent dans un nuage de poussière.
Puis, il se réveilla brusquement, le souffle court et le visage couvert de sueur. Les premiers rayons timides de l’aube pénétraient dans la chambre. Helen, sa fiancée, dormait paisiblement à ses côtés. Il passa une main tremblante sur son front en murmurant :
— Ce n’était qu’un cauchemar… Juste un foutu cauchemar…
Mais, au bout de son lit, une étrange silhouette semblait se dissoudre dans la lumière naissante.
Chapitre 2: La course infernale.
Tommy Malloy, le prodige des courses de stock cars, serrait le volant de sa Chevy 1950 jaune numéro 22 peint en noir, ses jointures blanchies par l’effort.
Cette après-midi, il ne courait pas seulement pour la victoire. Il croyait faire la course de sa vie, mais il courait pour quelque chose de bien plus sombre et ténébreux.
Dans les gradins, deux spectateurs échangeaient des cris excités, leurs voix à peine audibles au milieu du vacarme.
— Ouf! Regardez Malloy! Il va dépasser Duke Tomas!
— Non… Il ne l’attrapera jamais. Duke est bien meilleur que Malloy.
Sur la ligne des puits, Helen, la fiancée de Tommy, observait la course avec une inquiétude grandissante. Ses mains tremblaient alors qu’elle agrippait la barrière, ses yeux fixés sur la Chevy qui semblait danser dangereusement sur la piste. À ses côtés, Dan « Rusty » Jackson, le mécanicien de Tommy, mâchonnait nerveusement un cure-dent.
— Tu as vu ça, Rusty? Il est devenu fou! Il va se tuer ou un autre pilote!
— Oui! Qu’est-ce qui lui prend? Je ne l’ai jamais vu aussi déchaîné avant!
Sur la piste, Tommy, aveuglé par l’obsession, n’a qu’un objectif : vaincre à tout prix, même au seuil du chaos. Son regard est fixé sur Duke, son rival de toujours, tandis que leurs moteurs rugissent comme des bêtes enragées. Tommy s’approche, les pneus crissant, et Duke hurle, une trace de peur dans sa voix.
— Garde tes distances, Malloy ! T’es devenu fou ! Duke suppliant.
Mais la faim de la victoire de Tommy est incontrôlable.
— T’as la trouille, Duke ? Bien, pas moi ! Et je te coiffe jusqu’à ce que tu abandonnes ! Sa voix est un mélange de défi et de cruauté.
Tommy exécute une manœuvre calculée et létale, coupant devant Duke d’une manière vicieuse, presque suicidaire. La fureur monte comme une marée noire.
— Dégage ! Imbécile ! On va avoir un accident ! Duke crie, désespéré, mais ses mots se perdent dans le grondement des machines.
— Hah-hah ! Pas si tu abandonne Duke ! J’ai toujours su que tu n’avais pas assez de cran pour gagner !
L’écho de son rire est démoniaque. La ligne entre la victoire et l’abysse disparaît.
Et l’inévitable se produisit : Quand la voiture de Malloy revient pour lui couper toute chance de dépassement, Duke perd le contrôle et sa voiture S’écrase contre le mur et fait des tonneaux dans un fracas destructeur. L’impact est un cri de mort et de tôle froissée.
— Pauvre diable ! Il ne sortira jamais vivant de là ! Murmure alors un spectateur, terrifié.
— Il a peut-être une chance, s’il ne brûle pas. Dit son voisin, avec un semblant de cynisme.
Mais le sort est scellé et dans l’air résonne le glas.
La voiture de Duke prend feu, et bientôt, une fumée épaisse envahit la piste, entremêlée de l’odeur abominable de chair brûlée. Les flammes dansent, indifférentes au destin des âmes humaines.
Dans l’ombre des puits de ravitaillement, là où l’huile et la poussière se mêlent aux murmures des âmes tourmentées, une autre scène se joue.
Rusty, le mécanicien, est en proie à une colère froide, une rage qui brûle plus fort que les flammes sur la piste.
— Tu l’as vu, Helen ! Nous l’avons tous les deux vu ! Rien de moins qu’un meurtre ! Sa voix est un grondement, un jugement sans appel. Ses mains tremblent, tachées de graisse et de désillusion.
Helen, la petite amie de Tommy, lutte contre le poids des mots. Ses yeux cherchent une échappatoire, une justification, une lumière dans l’obscurité.
— Je sais. Mais ça doit être un accident ! Tommy ne ferait jamais une chose pareille délibérément ! Sa voix vacille, un mélange de déni et de désespoir.
Rusty secoue la tête, son regard fixé sur la piste où les flammes continuent leur danse macabre.
— Un accident ? Helen, ouvre les yeux. Ce n’est pas un homme, c’est une bête enragée sur la piste. Et moi, j’en ai fini avec Malloy pour de bon. Dit t’il en retournant dans le garage chercher ses outils pour quitter les lieux de ce sordide évènement.
Chapitre 3: L’accident.
La Cadillac décapotable bleue 1952, fière et rutilante, glisse dans la nuit comme un prédateur fatigué. Mais au volant, Tommy Malloy n’a rien d’un prédateur calculateur. Il est une tempête, incontrôlable, son regard durci par une colère mal dirigée.
— Tu es comme tous les autres, hein ? Toi et Rusty pensez que je suis un meurtrier ou quelque chose comme ça ! Tommy brise le silence, sa voix aussi tranchante qu’une lame de rasoir. « Mais c’est un métier difficile, et Duke savait ce qu’il faisait ! »
Helen, à ses côtés, cherche à apaiser les flammes de son esprit.
— S’il te plaît, chéri, ne parle pas comme ça ! Je ne suis pas en colère, juste blessée et perturbée !
Elle tente de capturer son attention, mais ses mots s’écrasent comme des vagues sur des rochers au pied d’une falaise.
La voiture serpente à travers les routes qui mènent aux montagnes, où les ténèbres sont plus profondes, et l’air, plus oppressant.
Tommy s’arrête dans un petit bar, un refuge temporaire où il noie ses pensées dans un ou deux verres… qui deviennent bientôt plus. Beaucoup plus.
Quand il revient derrière le volant, son humeur est sombre, lourde comme une nuit d’orage.
La Cadillac rugit à travers la route sinueuse, un éclair d’imprudence dans l’obscurité.
— Tu conduis trop vite, chéri ! Et tu bois trop ! Helen supplie, sa voix tremblant de peur et de désespoir. « S’il te plaît, tu n’es pas sur la piste maintenant ! »
Mais Tommy rit, un rire rauque, empoisonné par la fierté et l’alcool.
— Qui a besoin d’une piste ? Je suis parfaitement sobre, et même si je ne l’étais pas, je resterais le meilleur pilote au monde !.
Ses mots sont une déclaration vide, une bravade qui ne trompe que lui-même.
Et ainsi, le destin frappe, brutal et implacable.
La Cadillac, jadis symbole de puissance et de contrôle, devient un fardeau incontrôlable. Les roues bloquent sur le chemin sablonneux et glissant, le métal gémit, et la gravité réclame son dû.
— Les roues sont bloquées et on dérape ! Impossible de la redresser ! Hurle Tommy, sa voix déchirant la nuit.
— OH Non! Nous allons mourir ! Crie Helen, son cri se mêlant au rugissement de la chute.
La voiture traverse le mur de sécurité comme un couteau dans du beurre, avant de s’écraser en bas de la falaise. Le monde devient un tourbillon de cris de métal tordu pendant la chute.
Puis, le silence, brisé seulement par le crépitement des débris et des gravillons.
Au bout de quelques minutes, Helen, éjectée de l’épave, se relève, étourdie et ensanglantée.
Ses jambes tremblent, mais elle avance lentement, guidée par une seule pensée : Tommy. Elle titube jusqu’à l’épave, où quelques volutes de fumée sortent lentement le métal déformé.
— Tommy ! Tommy chéri, réponds-moi ! Tommy ! Sa voix est un mélange de panique et de prière. « Oh, s’il vous plaît, faites qu’il soit en vie ! »
Mais alors qu’elle s’approche, la réalité la frappe comme un coup de poing au ventre.
Là, dans un creux, non loin de la voiture, elle aperçoit une forme. Une chose sanglante et macabre.
— Quoi ? Un bras ? Mais comment ? Oh non ! Ce n’est pas possible ! Pas ça ! Les mots s’échappent de ses lèvres, tremblants, incrédules.
Elle se tourne et aperçois Tommy inconscient dans la voiture. Elle se rend jusqu’à lui et voit qu’il respire encore.
Alors que la nuit étend son voile sombre sur le paysage, Helen, brisée mais déterminée, gravit la colline rapidement. Chaque pas est une épreuve et chaque souffle est une prière silencieuse pour Tommy.
Puis, dans l’obscurité, elle aperçoit les phares d’une voiture.
L’espoir renaît enfin.
Helen, essoufflée et paniquée, agite les bras pour arrêter la voiture.
— S’il vous plaît, monsieur ! Aidez-moi, s’il vous plaît ! Nous avons eu un accident ! Mon ami est là-bas près de la voiture ! Son bras… Sa voix vacille, tremblante.
L’homme, au visage marqué par la sagesse, répond avec calme.
— D’accord, jeune femme, essayez de garder votre calme ! Je vais vous aider. Je suis médecin et j’habite tout près.
Ils retournent ensemble vers l’épave, où Tommy, toujours inconscient, est extrait avec précaution.
Le médecin, après lui avoir prodigué les premiers soin, retourne à sa voiture pour appeler à sa radio. Quand il rejoint les secours, il ordonne immédiatement :
— Allô, hôpital ? Envoyez une ambulance immédiatement ! C’est une urgence…
Helen, accablée, murmure à elle-même, les larmes coulant librement.
— Pauvre Tommy ! Mon pauvre chéri. Quand il se réveillera et qu’il verra qu’il a perdu un bras ! Il ne voudra plus vivre ! Il ne pourra plus jamais conduire sa voiture de course ! Ses pensées sont un mélange de tristesse et de désespoir.
Des heures plus tard, dans un hôpital austère, Tommy Malloy revient à lui. Son corps est lourd, son esprit brumeux. Puis, la vérité le frappe comme un coup de massue : son bras gauche a disparu.
— Mon bras ! Mon Dieu ! Mon bras ! hurle Tommy, son cri résonnant dans les murs stériles. « Docteur ! Infirmière ! Aidez-moi ! Il me faut mon bras ! » Ses mots ne sont pas seulement des lamentations, mais un cri de guerre contre un destin qui lui a tout pris.
Chapitre 4: À la recherche du bras perdu.
« Le temps, cet ennemi silencieux, fait son œuvre sur Tommy Malloy. »
Jour après jour, il rumine, son esprit emprisonné par une perte qu’il refuse d’accepter. L’alcool devient son réconfort, un refuge illusoire pour un homme en guerre avec lui-même. Mais l’alcool nourrit aussi la colère et le délire menace de le submerger.
Et puis, une nuit, l’orage éclate.
Tommy, une bouteille à moitié vide à la main, fixe Helen avec des yeux enflammés par une obsession malsaine.
— Helen, je voulais te demander ! Qu’ont-ils fait de mon bras ? Sa voix vacille entre désespoir et menace.
Helen, déjà épuisée par la douleur de ce qu’ils ont traversé, essaie de le raisonner.
— Tommy ! Ne parle pas comme ça, s’il te plaît ! Tu dois essayer d’oublier…
Mais Tommy explose, son rire est un cri de folie.
— Oublier ! Ha-ha ! Comment puis-je oublier, idiote ! C’était mon bras, tu comprends ? Mon bras !
Il s’approche et lui serre le bras, son emprise brutale.
— Oh ! Tu me fais mal ! S’il te plaît, arrête ! supplie Helen, les larmes coulant sur son visage.
Mais Tommy n’entend plus que les échos de sa propre obsession.
— Je te dis que je veux récupérer mon bras ! Je vais le retrouver ! Maintenant, dis-moi ce qu’ils en ont fait, où il est enterré, ou je vais vraiment te faire mal !
Sa voix est un grondement. La douleur qu’il inflige à Helen fait plier sa résistance.
Dans un cri étouffé, elle cède.
— Ohhhhhh ! D’accord ! Je vais te le dire ! Le docteur… il l’a enterré dans un champ derrière sa maison ! Owwwwwww !
En une fraction de seconde, Tommy se précipite hors de la maison.
— Tommy ! Mon chéri ! Que vas-tu faire ? S’il te plaît, Tommy, reviens ! Tu n’es pas bien ! hurle Helen derrière lui, désespérée.
Mais il ne se retourne pas.
— Laisse-moi tranquille, idiote ! Je sais ce que je fais ! Je vais récupérer mon bras !
Ses paroles résonnent comme une promesse sinistre alors qu’il disparaît dans l’obscurité.
Sur la route de la montagne, sa conduite est un reflet de son état mental : imprudente, frénétique, suicidaire.
— Ha-ha-ha ! Je vais leur montrer ! Je vais récupérer mon bras, et ensuite je pourrai conduire à nouveau ! Je serai aussi bon qu’avant ! Je serai même meilleur qu’avant !
Chapitre 5: Le retour impossible.
La maison du docteur se dresse, solitaire, dans la nuit sinistre. Le vent souffle comme une lamentation, remuant l’ombre des arbres autour. Mais Tommy Malloy, aveuglé par sa folie, n’a d’yeux que pour l’objectif qu’il s’est fixé.
Avec une truelle trouvée dans le cabanon du médecin, Tommy commence sa quête lugubre. Le champ derrière la maison est calme, presque trop calme. Puis, il aperçoit la marque laissée par le docteur, un indicateur sordide et ironique de ce qui attend.
— Ah… Le voilà ! Maintenant, je vais récupérer mon bras en un rien de temps ! Oui, je l’ai trouvé !
murmure-t-il avec un mélange de triomphe et de délire.
Il déterre précautionneusement son bras, enveloppé dans une toile solide. « Sympa de la part du doc de l’avoir emballé comme ça pour moi ! Hmm… Parfait ! »
Tommy observe le membre avec fascination.
— Hi-Hii-Hiii… Il est en excellent état ! Mais maintenant, il faut convaincre le docteur de faire – ha-ha-ha – un petit travail pour moi ! C’est un chirurgien expert, il ne devrait pas avoir de problème pour faire ce que je veux qu’il fasse. Après tout, c’est lui qui me l’a enlevé !
Fou de rage et animé par son obsession, il traverse la nuit jusqu’à la maison du médecin. La porte résonne sous ses coups, un bras lugubre en guise de heurtoir.
— Allez, doc, réveillez-vous ! J’ai un petit travail pour vous ! Ha-ha-ha ! Dépêchez-vous doc, dépêchez-vous !
La porte s’ouvre lentement, le médecin apparaissant avec un regard intrigué et inquiet.
— Malloy ! Que voulez-vous à cette heure-ci ? Et cette chose dans votre main…
Tommy, un sourire déformé aux lèvres, s’impose dans la maison sans attendre une invitation.
— Vous voulez dire mon bras, Doc ? Oui, bien sûr, c’est bien ça ! Et vous savez quoi ? Vous allez me le recoudre !
La maison du docteur, paisible et silencieuse, devient le théâtre d’une confrontation cauchemardesque.
Le visage du vieux docteur est marqué par l’inquiétude.
— Votre bras ? Le recoudre ? Vous êtes complètement fou, Malloy ! Je ferais mieux d’appeler l’hôpital et de…
Mais Tommy, armé et déterminé, interrompt brutalement.
— Vous n’appellerez personne ! Vous allez faire exactement ce que je dis ! Et je dis que vous allez recoudre mon bras ! Maintenant, j’ai apporté ceci juste au cas où.
Il brandit son arme, et le docteur, confronté à un fou armé, n’a d’autre choix que de céder.
— Ça ne servira à rien, vous savez ! Vous ne comprenez pas ? Votre bras est mort, pourri ! tente le docteur, espérant raisonner Tommy.
Mais la folie de Malloy est imperméable à la logique.
— Peu importe tout ça ! Continuez et recousez-le ! Ordonne-t-il, sa voix résonnant comme un coup de tonnerre.
Le docteur, résigné, commence l’opération grotesque. Le bras mort et difforme est cousu sur le moignon d’épaule de Tommy Malloy, un acte qui défie la raison et la science. Plus tard, tandis que le docteur regarde avec horreur, Tommy se lève, un sourire déformé sur le visage.
— Oui, c’est mieux ! Vous avez fait du bon travail, Doc ! Maintenant, j’ai de nouveau deux bras ! Il rit, un rire qui glace le sang. « Vous l’avez déjà fait, Doc ! Vous m’avez rendu mon bras ! Au revoir, et merci ! J’ai rendez-vous avec une voiture de course ! »
Le docteur, abasourdi, tente une dernière fois de le retenir.
— Vous êtes absolument fou ! Malloy, où allez-vous ? Revenez ici ! Vous êtes un homme malade, Malloy ! Laissez-moi faire quelque chose pour vous !
Mais Tommy, déjà à la porte, se retourne brièvement.
— Merci encore Doc ! Et il disparaît dans la nuit, laissant derrière lui un docteur horrifié et une maison imprégnée de l’ombre de la folie.
Chapitre 6: La mort reprend toujours son du.
« La nuit, sombre et oppressante, enveloppe Tommy Malloy alors qu’il retourne à sa voiture, son esprit tourmenté par une obsession morbide. »
Mais soudain, une lumière étrange fend l’obscurité. Une voiture de course, spectrale, scintille dans la nuit comme un mirage infernal.
— Yiiiii ! C’est la voiture de Duke ! L’homme que j’ai tué ! Comment est t’il revenu ? hurle Malloy, sa voix tremblant de terreur. Son esprit vacille, incapable de distinguer la réalité du cauchemar.
Terrifié, il monte dans sa propre voiture, espérant échapper à cette apparition. Mais la voiture fantomatique le suit, implacable.
— Il me suit ! Je ne peux pas le semer ! Le fantôme de Duke conduit cette voiture ! crie-t-il, son esprit en ébullition.
La chasse macabre commence, une danse de métal et de folie à travers les routes sinueuses de la montagne. Malloy pousse sa voiture à cent miles à l’heure, mais le spectre reste sur ses talons, imperturbable.
— Je ne peux pas le semer ! Je n’arrive pas à le distancer ! hurle-t-il, les mains crispées sur le volant.
Il enfonce la pédale jusqu’au plancher, atteignant des vitesses vertigineuses.
— Je roule à cent trente miles à l’heure ! Et ces mauvais virages arrivent rapidement !
Mais alors qu’il prend un virage mortel, la vérité le frappe comme un coup de tonnerre : le volant ne répond plus.
— GAAAAAA ! Le volant est bloqué ! Impossible de le bouger ! » hurle Malloy, son visage déformé par la panique.
Puis, l’horreur ultime :
— Mon bras ! Mon bras mort tire la voiture vers le bord de la falaise ! Je ne peux pas contrôler mon bras ! Il a sa propre volonté ! Il veut me tuer !
La voiture, emportée par une force incontrôlable, s’élance hors du bord de la falaise.
Malloy hurle, son cri se mêlant au rugissement du vent. Et au-dessus de toute la scène, plane la sombre figure de la mort, silencieuse et implacable.
— AHHHHHHH ! Le cri de Malloy s’éteint dans l’abîme, laissant derrière lui un silence lourd, chargé de la tragédie d’un homme consumé par sa propre folie.
Et moi, le Gardien des Ténèbres, je contemple cette fin avec une froide fascination.
Car dans cette chute, Malloy n’a pas seulement perdu la vie, mais aussi son âme, emportée par les ténèbres qu’il a lui-même nourries.
Chapitre 7: Épilogue.
Plus tard, sous un ciel gris et lourd, deux silhouettes discutent dans l’ombre d’une maison silencieuse.
Une infirmière, perplexe, échange des mots avec le docteur, leurs visages marqués par l’incompréhension.
— Je ne comprends pas, docteur ! À propos du bras, je veux dire ! Il n’a maintenant qu’un seul bras ! »dit-elle, son ton oscillant entre surprise et consternation.
— Pauvre Tommy !
Le docteur secoue lentement la tête, le poids de l’étrangeté visible dans son regard.
— Je ne comprends pas non plus : je sais que le bras a été cousu sur lui, mais il a disparu ! Il hésite, comme si formuler ces mots rendait la situation encore plus irréelle. « Je ne pense pas qu’on le retrouvera jamais. »
***
Et moi, Le Gardien des Ténèbres, j’écoute leurs paroles emplies d’incertitude. Car ce bras, porteur de malédiction et d’obsession, n’appartient ni au royaume des vivants, ni à celui des morts. Il s’est effacé comme un spectre, laissant derrière lui une énigme, une cicatrice dans l’esprit de ceux qui ont été témoins de son passage.
La route de Tommy Malloy est désormais terminée, mais son histoire demeure un murmure dans le vent, un avertissement pour ceux qui osent défier les ténèbres.
Cette nouvelle littéraire est inspirée de l’histoire: « Doom at the Wheels » paru dans le comic book Fantastic #10, publié en novembre-décembre 1954 par Ajax-Farrell.

