Nouvelle d’Horreur Rétro: Le destin se moque des clowns – Intégrale

Nouvelle d’Horreur Rétro: Le destin se moque des clowns – Intégrale

Le Gardien des Ténèbres s’installe dans son fauteuil, son éternelle aube noire flottant légèrement sous le souffle du feu crépitant. Dans l’ombre, son visage demeure invisible sous le capuchon. D’une voix grave, presque chantante, il commence…

Approchez, âmes curieuses… Écoutez l’histoire d’un homme dont le destin était scellé avant même qu’il ne pousse son premier cri…

Il était un clown, né sous une étoile funeste, héritier d’une lignée maudite ! Les Weber, une famille où le rire était roi… mais un rire sculpté dans la chair elle-même ! Car chaque fils, dès sa tendre enfance, devait porter le risus sardonicus, le sourire de la mort ! Une bouche taillée, un rictus figé… Un masque de comédie que l’on ne pouvait jamais retirer.

Ainsi allait le destin des Weber, et ainsi devait-il en être pour Peter… Il endossa l’héritage de sa famille, porteur du sourire éternel. Et tout allait bien—jusqu’au jour où son cœur s’embrasa pour un amour interdit !

Alors, le rire devint un cauchemar… et sa vie, une tragédie ! Car dans l’ombre du chapiteau, sous les projecteurs de la piste aux étoiles, résonnait un seul cri…

Pleure, clown… pleure…

Le Gardien des Ténèbres se tait un instant, laissant planer le silence, tandis que les ombres du feu s’étirent sur les murs…

Chapitre 1 – Une naissance tragique

Quelque part en Europe, sous la toile fatiguée d’un cirque errant, une destinée s’apprête à s’écrire—dans la douleur et le rire forcé…

Le vent souffle sur les tentes, emportant les lambeaux d’une ancienne musique de fête. Le feuillage frissonne, et soudain, au cœur de cette nuit trouble, un cri d’enfant.

— Écoutez ! Le bébé est là ! Entendez-vous comme il pleure fort ? s’exclame une femme du cirque, le regard hanté par ce qu’elle sait déjà.

— Ja ! Pauvre petit… Naître dans cette famille ! Vous savez bien ce qu’ils vont lui faire ! grogne un jongleur, sa voix lourde d’une fatalité qu’il n’ose défier.

Au fond de la grande tente, là où l’odeur de sciure se mêle aux relents de poudre et de peinture, un homme se tient droit, son regard perçant l’obscurité.

— Tu as un fils magnifique, Karl Weber ! Et si tu abîmes son visage comme ils ont abîmé le tien, tu es un imbécile ! gronde la sage-femme, son ton vibrant de défi.

Mais Karl Weber, lui, ne vacille pas. Son devoir est inscrit dans son sang.

— Silence, vieille femme ! Donne-moi mon fils ! Il sera un clown… Un bon clown… Comme moi !

Trois mois se sont écoulés depuis cette nuit fatidique où un enfant fut arraché aux bras du destin. Et maintenant, son heure est venue…

Sous la tente où flottent les odeurs de cire et de poussière, le prétendu chirurgien aiguise ses instruments.

— Viens ! Mes couteaux sont prêts ! annonce-t-il d’une voix rauque, ses yeux brillants d’un éclat malsain.

La mère, tremblante, tente une dernière fois d’arrêter l’inévitable…

— Karl… Je… Devons-nous vraiment faire cela ? Il est si beau…

Mais Karl Weber, héritier du rire figé, n’écoute pas.

— Ne sois pas idiote, femme ! Viens ! Tu connais notre coutume !

Le silence s’abat sur la tente. L’enfant, innocent, regarde les visages tendus autour de lui sans comprendre.

— Allons, petit ! Cela fera mal… Mais pas pour longtemps…

Les lumières vacillent. Le couteau s’abaisse. L’histoire suit son cours.

— Tu devrais être fière, Betta, que ton fils devienne un grand clown… Comme moi, et comme tous ceux qui m’ont précédé ! Nous sommes clowns depuis trois cents ans !

Et alors que la lame entame son œuvre…

— Voyons, voyons, Betta… Je sais qu’il pleure, mais cela ne durera qu’un instant ! Le vieux Johan est très habile !

Mais le cri… Ce cri déchirant… Reste gravé dans l’air bien plus longtemps qu’un instant…

La mère détourne le regard, murmurant…

— Quand je pense à son joli petit visage… Comme une fleur… Marqué à vie…

Les semaines passent… et les cicatrices se referment.

Le père, satisfait, contemple son fils.

— Tu vois, femme ! Il ne pleure plus ! Il va bien maintenant !

Et elle, résignée, murmure doucement, comme une sentence prononcée par le destin lui-même…

— Oui… Je suppose que c’est pour le mieux… Un jour, il sera le plus grand clown du monde…

Chapitre 2 – Et le clown devint un homme

Dans la pénombre de la tente familiale, l’enfant repose, son visage marqué à jamais. L’air du cirque porte encore les échos lointains des rires, mais ici, seul le silence règne.

Karl Weber contemple son fils, un éclat étrange dans les yeux.

— Tu vois, femme ! Il ne pleure plus ! Il va bien maintenant !

Lentement, la mère hoche la tête, berçant le nourrisson contre elle. Son regard est lourd d’émotions qu’elle n’ose exprimer.

— Oui… Je suppose que c’est pour le mieux… Un jour, il sera le plus grand clown du monde !

Et dans les ombres mouvantes de la tente, sous les lumières artificielles du cirque, une vérité impitoyable s’installe.

L’enfant ne pleure plus… mais peut-être ne rira-t-il jamais.

Les années passent… et l’enfant, marqué par le destin, devient l’élève de son propre enfer.

Dans la pénombre du chapiteau, le petit Peter répète sous l’œil sévère de son père. Les artifices du métier sont des secrets transmis de génération en génération—et le plus grand de tous, celui du rire…

Karl Weber saisit un vieil appareil photo truqué, relique du cirque depuis des décennies.

— Tu vois, Peter, comment je fais ? Les gens rient toujours à ce tour ! Et tu dois faire semblant d’être très en colère contre moi !
Un clic… Et soudain, une giclée d’eau éclabousse le visage de Peter sous les rires feutrés des autres artistes du cirque.

L’enfant sursaute, essuie ses yeux, puis éclate de rire.

— Ha-hah-hah… Je vois ! Mais c’est difficile d’avoir l’air fâché, père, c’est tellement amusant !

Vêtu de son costume de clown, Peter joue son rôle… Un rôle qu’il n’a jamais choisi, mais qui s’accroche à lui comme une ombre inséparable.

Les années se sont écoulées… et Peter Weber, l’homme au rire figé, est devenu une légende sous les projecteurs du cirque.

Les affiches tapissent les murs de la ville, criant son nom aux passants émerveillés.

— Regarde, c’est Peter Weber ! s’exclame un enfant devant une imposante affiche aux couleurs vives.

— Le cirque arrive demain ! ajoute un autre, les yeux brillants d’impatience.

— Mon père dit que c’est l’homme le plus drôle du monde ! lance une jeune fille, son rire éclatant déjà à l’idée du spectacle.

Et le lendemain, la foule se presse sous le grand chapiteau, avide de magie et de rire…

Peter Weber entre en scène, son sourire éternel illuminé sous les feux des projecteurs.

— Ho-ho-ho ! N’est-il pas hilarant ? s’exclame un spectateur, frappé par l’énergie débordante du clown.

— C’est le grand Peter Weber ! approuve un autre, applaudissant avec force.

— Je n’ai jamais autant ri de toute ma vie ! s’écrie un troisième, essuyant une larme de joie.

Mais… cette nuit-là, sous le faste et les acclamations, quelque chose bascule.

Dans les gradins, une voix s’élève, douce, cristalline, ensorcelante…

— Oh, vous êtes si comique, Monsieur Weber ! Je vous adore !

Le regard de Peter Weber se fixe sur la silhouette gracile qui vient de prononcer ces mots.

— Charmante… Qui est-elle ? se demande-t-il, la fascination allumant une flamme nouvelle en lui.

Après la représentation, le clown célèbre s’approche de la jeune femme et détache délicatement une fleur jaune de son costume.

Il la lui tend, son sourire, ce même sourire qu’il a toujours connu, pour la première fois chargé d’émotion véritable.

— Pour moi ? Oh, merci ! Hi-hi ! rit-elle, ses joues rosies par la surprise.

— Pour vous, la plus belle fille du monde ! Avec les compliments d’un clown.

Mais alors que Julia Morrow quitte les lieux, son élégance s’effaçant dans la nuit, un doute s’installe dans l’esprit de Peter Weber…

— Qui est cette fille, Tad ? Elle a l’air seule…

Son maître de scène, habitué aux illusions du spectacle, esquisse un sourire narquois.

— C’est Julia Morrow, l’héritière ! Très importante ! J’espère que tu ne te fais pas d’idées, homme-clown…

Il aimait cette femme. Il l’aimait d’un amour insensé, d’un amour dévorant… Mais le destin, cruel et moqueur, ne cesse jamais de rire.

Cette nuit-là, Peter Weber marche seul, ses pas résonnant sur les pavés humides des rues désertes. Son esprit est en feu, consumé par une obsession qu’il ne peut maîtriser.

— Cette fille… Julia Morrow… Je l’aime ! Peu importe à quel point c’est fou, je l’aime ! Et je dois faire quelque chose !

Mais l’univers, lui, n’a pas de pitié.

Un éclat de rire fuse à quelques mètres—léger, insouciant… et pourtant, comme une lame plantée dans son cœur.

— Ho-ho… Regarde cette tête ! raille un homme à sa compagne.

Elle sourit, amusée.

— C’est un clown…

Et là, dans la pénombre de cette rue, sous les lumières tremblantes de la ville, Peter Weber se fige.

— On rit de moi… Comme toujours…

Chapitre 3 – Le Clown amoureux

Le lendemain, une lettre… une invitation… Julia Morrow, la femme qui hantait ses pensées, l’invitait à un bal costumé.

— Très bien ! J’ai dû lui faire une impression, tout comme elle l’a fait sur moi !

Aveuglé par l’espoir, Peter Weber choisit de venir en grande tenue.

Et ce soir-là, il franchit les portes dorées du manoir, le cœur battant sous sa cravate blanche.

— Bonsoir, Mlle Morrow ! C’est gentil de m’avoir invité !

Mais déjà, dans le regard brillant de Julia Morrow, se glisse une nuance imperceptible… un détail qu’il aurait dû saisir.

— Bonsoir, M. Weber ! C’est gentil à vous d’être venu ! Mais pourquoi n’êtes-vous pas en costume ?

— Oui, nous attendions cela avec impatience !

L’inquiétude frôle son esprit, mais il n’y prête pas attention.

— Un costume ? J’en porte assez dans mon métier !

Mais le sourire léger de Julia s’accompagne d’une vérité cruelle.

— Mais moi… nous pensions que vous viendriez en clown ! Vous êtes très, très drôle, vous savez !

Et pourtant… il ne comprend pas.

Plus tard, alors que la musique ralentit et que les conversations s’étiolent…

— Vous devez savoir, Julia, que je suis fou de vous ! Je suis tombé amoureux dès la première fois que je vous ai vue !

Mais la réponse qu’elle lui offre n’est pas celle qu’il espérait.

— Amoureux de moi ? Vraiment, M. Weber ! Ne dites pas de bêtises !

Le rire cristallin de la jeune femme traverse l’air comme une lame fine.

— Hi-hi ! Vraiment ? Je veux dire… je n’en ai jamais rêvé ! Je vous ai invité ici pour nous divertir. Et maintenant vous… oh, c’est tellement drôle…

Et alors… le masque tombe.

— Drôle… Mon amour est drôle ? Vous osez rire de moi ?!

Ainsi, Peter Weber quitta le bal, son cœur lourd comme jamais auparavant.

Il court, sans but, sans raison… Seulement hanté par le rire cruel qui résonne encore dans son esprit.

Les pavés humides de la ville glissent sous ses pas précipités, son souffle court, son cœur brûlant d’un feu qu’il ne peut éteindre.

Un vieil homme est bousculé par son passage précipité.

— Hé, monsieur ! Vous êtes fou ? grogne-t-il, réajustant son chapeau d’un mouvement agacé.

Mais Peter Weber n’entend pas. Il n’entend rien d’autre que la vérité qui lui dévore l’âme.

— Elle riait de moi… Tout ce temps, elle riait de moi…

Et puis, un autre rire fuse, non celui de Julia Morrow, mais celui d’un inconnu, moqueur et perçant.

— Ha-ha ! Quelle tête il a, ce type ! lance une jeune femme à son ami, amusée par la silhouette débraillée qui se faufile dans la nuit.

Et ainsi… la nuit continue de rire.

Chapitre 4 – Un clown qui tente de déjouer le destin

Pendant des semaines, Peter Weber erre dans l’ombre de son propre désespoir… Mais une idée naît en lui, une idée insensée, une idée qui pourrait tout changer.

Un matin, il pousse la porte d’une clinique, son regard empli d’un mélange de peur et d’espoir.

— Vous êtes chirurgien plasticien, docteur ? Pensez-vous pouvoir réparer ma bouche, la rendre normale à nouveau ?

Le médecin, un homme au regard fatigué et aux mains tremblantes, lève les yeux sur son nouveau patient.

— Hmmm… Ça va être un travail compliqué, jeune homme, mais je pense que je peux le faire ! Prenez rendez-vous avec mon infirmière.

Mais derrière son ton assuré, un sombre secret hante cet homme…

Une bouteille… une dépendance… et un poison insidieux qui coule dans ses veines.

Le lendemain, alors que la nuit approche, l’ombre du doute plane sur son cabinet.

— Sue, ne recommence pas à me sermonner ! Je prends juste une petite gorgée pour calmer mes nerfs !

L’infirmière serre les lèvres, son regard trahissant une inquiétude qu’elle n’ose exprimer.

— Oui, je connais bien tes “petites gorgées” ! Mais souviens toi que tu as une opération ce soir… Ce jeune homme est pressé !

Ainsi, lorsque Peter Weber sombre sous l’anesthésie… l’inévitable commence.

— Bon, autant commencer ! D’ailleurs… Infirmière, un petit… hic !… verre pour me stabiliser ?

— Bien sûr… bien sûr… Je m’y attendais ! Tenez !

Dans un coin, une voix étouffée murmure la vérité…

— Oh… Je sais qu’il va gâcher l’opération ! Ce pauvre homme… Son visage sera encore pire qu’avant !

Les jours passent…

Les bandages sont prêts à être retirés, et l’inquiétude plane encore dans l’air.

— Il est temps d’enlever les bandages !

— Ne t’inquiète pas, mon garçon !

— Vite, s’il vous plaît ! Je suis impatient de voir mon visage !

Mais le docteur, lui, retient son souffle.

— Si seulement j’étais aussi sûr que toi…

Alors… le miroir dévoile enfin son verdict.

— Dites donc… Je suis superbe ! Ma bouche… parfaite ! Comment vous remercier, docteur ? Vous êtes incroyable !

Le chirurgien esquisse un sourire.

— Je te l’avais dit, non ?

— Tu es un jeune homme chanceux ! ajoute l’infirmière, soulagée.

Plus tard, dans l’obscurité du cabinet, un toast est porté…

— Eh bien, à moi ! Je vous ai bien eu, hein ? Vous pensiez que j’étais juste un vieux soûlard qui allait ruiner l’opération ! Ha-hah-hah !

— Vas-y, ivrogne ! Je suis toujours convaincue que tu as juste eu de la chance sur ce coup-là !

Chapitre 5 – Un clown au cœur brisé

Le clown, hanté par l’amour, retourne une dernière fois vers celle qui l’a fait rêver… mais les rêves ont parfois un prix cruel.
Dans l’immense demeure de Julia Morrow, l’air est chargé de luxe et d’indifférence.

Un majordome tente de l’arrêter.

— Mais, monsieur, vous ne pouvez pas entrer ! Mlle Morrow reçoit quelqu’un et…

Mais Peter Weber n’écoute pas.

— Laissez-moi passer ! Personne ne va m’empêcher de demander Julia en mariage !

Il franchit les portes, le cœur battant, et s’avance d’un pas fiévreux vers le bureau…

Et là… le destin frappe.

— M. Weber ! M-mais pourquoi êtes-vous ici ? Je…

La voix tremblante de Julia le transperce, mais c’est la main qu’elle tient qui lui glace le sang.

Un homme inconnu le regarde avec assurance.

— Je n’ai pas entendu qu’on vous annonçait, monsieur.

Le silence s’abat… Un instant suspendu entre l’espoir et l’effondrement.

— Julia, ma chérie ! Je… Oh, tu as de la compagnie…

Un sourire discret sur les lèvres de l’inconnu.

— Mieux vaut lui dire la vérité, ma belle.

Julia détourne le regard… puis se résout à parler.

— Je suppose que oui… M. Weber, voici Charles Wilcox, mon mari ! Nous nous sommes mariés hier. Et maintenant…

Le coup final… la sentence irréversible.

— Votre mari ! Oh… Je vois. Et maintenant, vous voulez que je parte…

Et il part, le cœur brisé.

***

Retour au cirque.

Peter Weber s’avance vers Mike, son maître de scène, son dernier refuge.

— Mike… j’ai besoin de mon travail. Je suppose que je ne suis qu’un clown, après tout…

Le directeur hoche la tête, résigné.

— Bien sûr, Pete ! Tu remontes sur scène ce soir. Mais je pense toujours que tu aurais dû laisser ton visage tel qu’il était ! Ce sourire valait une fortune, mon gars.

Et ainsi… le rideau se lève sur une représentation qui scellera son destin.

Dans la lumière crue du chapiteau, le clown avance.

Mais…

— Quelque chose ne va pas… Ils ne rient pas de moi !

Les murmures montent parmi la foule.

— Ouais… il craint. Je n’ai pas ri une seule fois, dit l’un des spectateurs.

— Ce type est censé être un clown ? demande un autre.

La vérité est là, brutale… Il n’est plus drôle.

Plus tard…

— Désolé, Pete, mais tu l’as vu toi-même. Les gens ne te trouvent plus drôle ! C’est fini pour toi. Mais si tu faisais refaire ton visage… C’est toi qui vois.

Mais Peter, dans l’ombre de sa chute, supplie encore…

— Mais Mike… s’il te plaît ! Donne-moi une chance ! Je suis toujours le même ! C’est juste que…

Mais les masques sont tombés… et le rire s’est éteint.

Chapitre Final – Le destin tragique du clown

Et ainsi, le rideau tombe sur la vie brisée du clown.

Il n’était plus drôle. Il n’était plus aimé. Il n’était plus rien.

Alors, dans un dernier acte de désespoir, Peter Weber retourne chez le chirurgien.

— Docteur… Restaurez mon sourire.

Mais les mains qui tiennent le scalpel tremblent. L’alcool sature l’air de la clinique.

— Bien sûr ! Je vais m’en sortir ! Mais ce ne sera pas aussi facile que la dernière opération…

Et ainsi, dans la pénombre de la salle d’opération, la dernière transformation commence.

Les jours passent…

Les bandages… l’attente… l’angoisse qui ronge l’esprit du pauvre clown.

— Dieu merci… C’est la dernière fois que j’ai à subir cela ! dit Peter.

Le médecin s’affaire. L’infirmière retient son souffle.

Puis…

— Eeeeeekkkkkkkk ! Son visage !

La terreur s’empare de l’infirmière.

— Je suis sûr que tout ira bien, M. Weber ! tente le médecin, mais sa voix est un mensonge.

Car lorsque Peter Weber se tourne enfin vers le miroir… sa bouche est tordue, même un œil menace de quitter son orbite.

— Ma bouche… Tout mon visage… Hideux et répugnant ! Docteur, vous êtes un incapable !

Un silence glacé s’abat sur la pièce.

L’infirmière et le chirurgien quittent la salle un instant… mais lorsqu’elle revient voir Peter…

— Oh ! Docteur, venez vite ! M. Weber, il…

Le médecin bondit et se précipite dans la salle d’examen.

— Grand Dieu, femme ! Que se passe-t-il ? dit-il, surpris.

Mais il n’y a plus de questions à poser.

— La mort… Voilà ce qui se passe ! Et la courte vie malheureuse de Peter Weber est terminée… Le clown est mort.

Un flacon renversé au pied de Peter. Une odeur âcre.

— Du poison… Il l’a pris dans l’armoire ! Infirmière, appelez la police ! ordonne le chirurgien.

***

Épilogue

Le Gardien des Ténèbres s’installe lentement dans le silence, contemplant les flammes du foyer comme un oracle des âmes perdues.

— Ainsi se termine l’histoire du clown maudit…

Un rire sculpté dans la chair.

Une vie bâtie sur l’illusion.

Et une chute qui, comme toutes les tragédies, était inévitable.

Ce récit est une adaptation libre de “Fate Laughs at Clowns”, publié dans Fantastic #10 (nov.-déc. 1954) par les éditions Ajax-Farrell. Le Gardien veille sur les archives oubliées…

Vincent Deroy

Depuis août 2012, je fouille sur le web à la recherche des cas paranormaux les plus étranges pour le site www.paranormalqc.com dont je suis le Rédacteur en chef. J'ai toujours aimé les dessins-animées et les bandes-dessinées et je vous présente mes créations et mes coups de coeur.
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